• eip.bdp@gmail.com
  • "Fais de ta vie un rêve et d'un rêve une réalité" (Le Petit Prince)

Atelier débats - Enjeux du monde contemporain

Notions, questions abordées, pouvant être abordées cette année: 

 Démocratie : Qu’est-ce qui permet de dire que l’on vit en démocratie ? La démocratie est-elle vraiment le meilleur des régimes ? Peut-on lui reprocher d’être une dictature de la majorité ? Pourquoi l’abstention aux élections devient-elle de plus en plus massive ? Un peuple n’est-il pas en droit de limiter ses propres droits en votant pour des dirigeants autoritaires ? L’Etat est-il par nature l’ennemi de la démocratie ? Qui peut gouverner légitimement ? Peut-il exister une liberté politique sans un minimum d’égalité socio-économique ? La démocratie s’apprend-elle à l’école ? La seule vraie démocratie n’est-elle pas la démocratie directe ? Faudrait-il des élus révocables à tout moment ? Peut-on penser une forme idéale d’organisation politique ?

Société : la société a-t-elle le devoir de satisfaire toutes les revendications individuelles au nom du respect de droits de l’homme ? Faut-il mettre en place des systèmes de quotas et une discrimination positive ? Une catégorie particulière (femmes, minorités ethniques ou religieuses, territoires particuliers, descendants d’esclaves, homosexuels, etc.) peut-elle légitimement revendiquer des droits plus vastes au nom de la réparation d’un préjudice historique ? La compétence donne-t-elle à certains des droits que les autres n’auraient pas ? Les inégalités sociales sont-elles le juste résultat du travail des uns et des autres, ou le produit d’un rapport de domination historiquement déterminé ? Faut-il une égalité des droits ou une égalité des chances, et dans les deux cas, comment l’obtenir ? Faudrait-il mettre en place un revenu universel ? En quoi pourrait consister une politique fiscale réellement juste ?

Laïcité : le but de la laïcité est-il de débarrasser les sociétés de la religion ou de garantir la liberté de conscience et de culte ? L’affirmation de la liberté de conscience, de culte et d’expression doit-elle conduire à accepter des signes religieux partout, pour tous et toujours ? De quel droit empêcher quelqu’un de porter des signes religieux ? La laïcité doit-elle consister en un traitement parfaitement égalitaire de toutes les religions ou doit-elle reconnaître un statut privilégié à la religion qui pourrait être reconnue historiquement dominante dans un pays ? Le principe de neutralité doit-il s’étendre au-delà des agents et des locaux du service public ? Lutter contre le port du voile, est-ce chercher à satisfaire une revendication féministe d’égalité entre les sexes, ou est-ce un racisme déguisé qui infantilise les femmes en prétendant décider à leur place comment elles doivent s’habiller ? La loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école est-elle une limitation irrecevable de la liberté d’expression des élèves ou une mesure de protection de jeunes esprits en formation contre le prosélytisme ? La France est-elle aussi laïque qu’elle le prétend ?

Liberté et sécurité : Jusqu’où peut-on limiter des libertés au nom de la sécurité ? Le système pénal est-il un instrument de domination au service d’une classe particulière ou une protection des plus faibles contre la violence des plus forts ? La prison est-elle le meilleur moyen de ramener au respect de la loi celui qui l’a transgressée et de rendre justice aux victimes ? Le principe « œil pour œil, dent pour dent » peut-il être un bon principe de justice ? Le principe d’amendes identiques pour tous alors que tous n’ont pas les mêmes revenus peutil être considéré comme juste ? Quelles restrictions de libertés peut justifier la lutte contre le 2 terrorisme ? Quelles restrictions de libertés peut justifier la lutte contre les pandémies ? L’Etat est-il fondé à préserver en toutes circonstances notre intégrité physique et psychique ? Ne s’agit-il pas d’un paternalisme sécuritaire et sanitaire illégitime, voire inquiétant ? L’individu n’est-il pas fondé à disposer de son corps comme il l’entend dès lors qu’il ne nuit à personne d’autre qu’à lui-même ? La société doit-elle supporter le coût de soins rendus nécessaires par l’imprudence délibérée de certains ?

La violence : peut-on dire que nos sociétés sont objectivement de plus en plus violentes ou qu’elles les sont au contraire de moins en moins, de sorte que notre sensibilité à la violence « résiduelle » n’en serait que plus grande ? Le sensationnalisme de certains médias n’est-il pas à l’origine d’une augmentation du sentiment d’insécurité global ? Peut-on même y voir un projet politique (cf. Bolloré et CNews) ? La violence verbale et psychologique n’a-t-elle pas pris des proportions nouvelles avec les réseaux sociaux ? En sont-ils la cause, ou juste un reflet ? Y a-t-il des solutions ? Comment expliquer le fait qu’elle semble extrêmement présente dans les rapports entre les jeunes, et ce dès le collège ? La transformation de la violence en spectacle (cinéma, séries, jeux vidéo) a-t-elle un effet de banalisation, voire de fascination ? Peut-on dire que le narcissisme et l’inflation égotiste qui se développent dans nos sociétés (mise en scène de soi sur les réseaux sociaux) rendent insupportable la moindre critique et la font vivre comme une violence ? Peut-on estimer que la première violence est institutionnelle, quotidienne, à bas bruit, invisible (insécurité économique, précarité, chômage, échec scolaire, lieux de vie délabrés) ? Le retour de la guerre en Europe change-t-il notre rapport à la violence ? La violence n’est-elle pas parfois un mal nécessaire ?

Ethique médicale et bioéthique : Quels sont et quels devraient être les droits du patient et le devoirs du soignant (et inversement ) ? Le médecin ne décide-t-il pas inévitablement à la place du patient de ce qui est bon pour lui ? Un consentement véritablement « libre et éclairé » estil possible ? Doit-on soigner un patient contre son gré ? L’individu est-il propriétaire de son corps ? La loi doit-elle toujours s’adapter aux évolutions des pratiques sociales ? La société doit-elle satisfaire toutes les demandes et alléger toutes les souffrances quelles qu’elles soient (stérilité même liée à l’âge, changement de sexe, chirurgie esthétique, etc.) ? Faudrait-il généraliser l’analyse génétique des individus pour anticiper l’arrivée éventuelle de maladies ? Quel est et quel doit être le statut de l’embryon ? Qui doit pouvoir avoir accès à l’assistance médicale à la procréation ? Et à l’adoption ? Comment aborder la fin de vie ? L’euthanasie active est-elle un « droit de mourir dans la dignité » ou une solution de facilité permettant de faire des économies ? Face à la pénurie, faut-il rémunérer les « dons » de sang, de gamètes, d’organes ? Était-il pertinent de lever l’anonymat des dons de gamètes ? Le clonage reproductif humain pourrait-il être acceptable ? Faudrait-il un jour envisager de modifier le patrimoine héréditaire de l’humanité pour éradiquer des maladies à la base ?

Universalisme et particularisme : Faut-il privilégier la valorisation de ce qui nous réunit tous, ou le respect de ce qui définit chacun ? La loi commune doit-elle interdire aux particularismes de s’exprimer, voire les conduire à se diluer ? L’identité particulière doit-elle, à l’inverse, primer sur la loi commune ? Le « droit à la différence » ne risque -t-il pas de déboucher sur une différence des droits ? L’identité n’est-elle pas toujours une construction idéologique, voire un mythe ? Ce que l’on appelle universalisme est-il autre chose qu’un particularisme 3 dominant qui s’ignore comme tel ? Entre le « creuset républicain à la française » et le « multiculturaliste à l’anglo-saxonne », quel modèle peut être jugé préférable ? Où passe la frontière entre affirmation légitime d’une identité (culturelle, ethnique, de genre…) ou demande légitime de reconnaissance d’un préjudice (colonialisme, traite négrière, génocide…) et « séparatisme » anti-républicain ? Seuls les gens issus d’une catégorie particulière (femmes, immigrés, handicapés, etc.) sont-ils habilités à porter la parole de cette catégorie ? Faut-il déplorer l’utilisation de codes culturels issus de cultures « dominées » (anciennes colonies, anciens esclaves, etc.) par une culture « dominante » (anciens pays colonisateurs ou esclavagistes, etc.) au nom du refus de « l’appropriation culturelle », ou s’en réjouir comme d’une forme de revanche, ou à tout le moins de reconnaissance ?

Frontières, nationalités, migrations : avons-nous besoin de frontières ? La frontière est-elle autre chose que le résultat historique et contingent de rapports de force ? La frontière estelle en quelque façon protectrice ou n’a-t-elle jamais conduit qu’à la guerre ? L’idée d’une ouverture complète des frontières est-elle pensable ? Et d’une ouverture à quoi : aux hommes, aux capitaux, aux produits, aux influences culturelles ? Qu’est-ce que la nationalité ? Peut-on être défini par le lieu de sa naissance ? Faut-il distinguer nation et patrie, nationalisme et patriotisme ? Peut-on être internationaliste aujourd’hui ? Que vaut l’idée de protectionnisme économique ? L’espèce humaine n’est-elle pas par nature une espèce migratrice ? Peut-on penser un droit à la migration ? L’immigration est-elle une chance ou un handicap pour le pays d’accueil, mais aussi pour le pays d’origine ? Sur quoi la citoyenneté doit-elle être fondée ? Faut-il accorder sans conditions ni restrictions le droit de vote aux immigrés ? L’Etat doit-il nécessairement prendre la forme de l’Etat-Nation ?

Sexe, genre, famille : Qu’est-ce qui fonde notre identité sexuelle, si tant est que nous en ayons une ou qu’il faille en avoir une ? Qu’est-ce qui fonde la distinction entre sexe et genre ? Quelle est la part de nature et la part de culture dans ce qui fait notre identité sexuelle ? Peut-on même les discerner ? Existe-t-il des sexualités plus « naturelles » que d’autres, et si oui, sontelles pour autant plus légitimes ? Faut-il établir une parfaite égalité des droits entre toutes ces catégories et les hétérosexuels (mariage, procréation, adoption, etc.) ? Qu’est-ce qui explique la domination du « modèle masculiniste-hétéronormé » ? Comment peuvent s’organiser les rapports amoureux à l’ère de « Balance ton porc » et « Me too » ? Jusqu’où peuvent et doivent aller les revendications féministes : simple égalité des droits ou discrimination positive ? Existe-t-il un modèle fixe et universel de la famille ou n’est-elle qu’une construction historique et idéologique infiniment malléable ? Faut-il distinguer mariage, sexualité, procréation et famille ? Y a-t-il un « droit au plaisir » ? Peut-on faire le constat d’une hypersexualisation de nos sociétés (diffusion du porno à échelle de masse et chez les très jeunes, image très érotisée de la femme sur les réseaux sociaux, mode vestimentaire parfois jugée provocante chez les jeunes filles, etc.), et si oui, faut-il le déplorer ?

Ecole : La place de l’Ecole a-t-elle été réduite par l’accès à de nouvelles source de savoir (internet) ? D’où vient l’idée très répandue selon laquelle « le niveau baisse » ? Comment expliquer les disparités de « performances » des systèmes éducatifs dans les grands classements internationaux ? A quoi sert l’Ecole ? Qu’attendent de l’école les élèves, les parents, les enseignants et la société dans son ensemble ? Y a-t-il une crise de « l’autorité 4 pédagogique », et si oui, quelles en sont les causes ? Peut-on faire le constat d’une « perte de sens » généralisée chez tous les acteurs de l’Ecole, et si oui, quelles peuvent en être les causes ? Peut-on dire que les rapports entre profs et élèves vont plutôt globalement en s’améliorant, ou pas ? Est-il devenu ridicule de parler d’un « bonheur d’apprendre » ? Pourquoi de moins en moins de jeunes envisagent-ils de devenir enseignants ? L’Ecole doitelle former des agents économiques efficaces, des citoyens conscients ou des individus heureux ? En quoi pourrait et devrait consister une vaste réforme du système scolaire ? Quels contenus et quelles méthodes faudrait-il introduire ou au contraire supprimer ? En quoi pourrait consister une école « idéale » ?

Complotisme : qu’appelle-t-on exactement complotisme ou conspirationnisme ? Qu’est-ce qui peut expliquer la multiplication des théories du complot ces dernières années ? Sommesnous entrés dans l’ère de la post-vérité ? D’où vient crise de confiance à l’égard des pouvoirs, des sources traditionnelles d’information, et même de la science ? Faut-il donc désormais croire tout ce qu’on nous dit pour éviter d’être taxé de complotisme ? Y a-t-il des limites à l’esprit critique, et si oui, lesquelles ? Quel est le rôle d’internet et des réseaux sociaux dans l’émergence de ces théories du complot ? Quels sont les effets politiques de ce phénomène ? Comment certains représentants politiques ont-ils fini par s’approprier, entretenir et légitimer un tel type de discours ? Quelle différence avec le mensonge « classique » en politique ? Comment distinguer les « fake news » d’informations fiables ? Pourquoi la pandémie de Covid a-t-elle été l’occasion d’une explosion des discours complotistes ? La montée du complotisme est contemporaine d’une montée de l’extrême-droite ou de la droite extrême dans bien des pays : simple coïncidence, ou lien de cause à effet ?

Ecologie : quels sont les différents sens du mot « écologie » ? Dans quelle mesure l’entrée dans l’ère industrielle a-t-elle modifié le rapport de l’homme à la nature ? L’idée même de « nature », distincte voire opposée à celle de « culture », n’est-elle pas une simple construction historique et idéologique ? La notion « d’anthropocène » est-elle recevable ? Faut-il considérer que l’apparition de l’humanité a été une malédiction pour la nature et que sa disparition ne serait finalement pas une mauvaise chose ? Face aux bouleversements environnementaux, s’agit-il de sauver la planète ou de sauver l’humanité ? Le problème est-il inhérent à la présence-même de l’homme ou au développement d’un certain système économique ? Faut-il considérer que les bouleversements actuels s’inscrivent dans la longue histoire des extinctions de masse et des changements climatiques naturels qu’a connu la Terre ? En quoi la perte de biodiversité est-elle un problème ? Faut-il aménager des lieux sur Terre où toute présence et toute activité humaine serait proscrite ? La nature a-t-elle des droits, et avons-nous des devoirs vis-à-vis du non-humain ? Comment alerter sur les enjeux environnementaux sans susciter une forme « d’éco-anxiété », ou le sentiment que la bataille est déjà perdue ?

Numérique : que recouvre exactement cette notion de « numérique » ? Quels sont les effets sociaux, politiques, psychologiques voire anthropologiques de l’entrée dans l’ère du numérique ? Peut-on voir en Internet un outil mettant à disposition de tous, partout et toujours, la totalité des savoirs disponibles ? Ne faut-il y voir au contraire un vaste chaos fait « d’informations » non-vérifiées et non-hiérarchisées, de manipulations politiques et 5 commerciales, de mensonges et de violences, ou encore de surveillance à échelle de masse, échappant à tout contrôle démocratique ? Quels sont les effets d’une circulation désormais quasi-instantanée de l’information ? Comment penser le fait que chacun de nos gestes quotidiens puisse aujourd’hui être relié à un outil numérique qui en détermine le déroulement et en conserve la trace ? Quels changements sont induits par l’omniprésence des écrans ? En quoi l’esprit humain est-il altéré par le fait qu’un nombre croissant de ses opérations (classement, mémorisation, et même production d’idées nouvelles) soit désormais confié à, ou confisqué par des machines ? L’industrie du numérique nous fournit-elle de simples outils neutres ou induit-elle un mode de vie ?

Culture et jeunesse : y a-t-il une « culture jeune » ? La culture est-elle encore le lieu de construction d’un clivage générationnel ou les jeunes acceptent-ils plus volontiers qu’avant les codes culturels de leurs parents (ex : musique des années 70-80, etc. ) ? Est-il vrai que « les jeunes ne lisent plus » ? L’image a-t-elle pris le pouvoir chez les jeunes, et si oui, avec quelles conséquences intellectuelles, culturelles, psychiques ? L’offre désormais massive (multiplication inédite des séries, films, livres, BD, festivals, streaming, etc.) et l’accès individualisé aux contenus (smartphone) rend-il définitivement impossible toute culture commune ? A l’inverse, ne peut-on penser que l’appropriation des réseaux de diffusion par quelques grandes « majors » conduit à une uniformisation culturelle autour d’une culture « mainstream » à caractère commercial ? Comment expliquer que le rap ait pris une telle place dans les goûts musicaux des jeunes ? Comment expliquer que l’Asie (mangas, K-pop, etc.) ait pris une telle place dans les références culturelles des jeunes ? La culture « légitime » (roman classique, théâtre, cinéma d’auteur, opéra, musées, etc.) est-elle totalement délégitimée aux yeux des jeunes ?