Le site de fouilles de Caours: soit le seul site du nord de la France qui atteste de la présence de l'homme de Néanderthal, il y a 125 000 ans en Picardie ! Un privilège exceptionnel dont nous avons su profiter malgré une météo peu favorable !!
Le site se situe sur la première strate de l'escalier des dépôts fluviatiles. En effet, les rivières, au fil du temps, creuse leur lit aux suites de phases de glaciations et interglaciaires. Ainsi, après des millions d'années, la rivière à creusé son lit. A chaque marche (qui correspond à une phase interglaciaire), nous observons un dépôt de sédiments d'abord grossiers (de grosse taille), dû à la fonte des calottes de glace et d'un courant d'eau très puissant. Puis, lorsque le débit d'eau est ralenti, se sont des sables, petits graviers qui se déposent dans en fond de rivière.
Le site de Caours se situe donc sur la strate la plus basse, soit la plus ancienne. Quelques mètres plus bas, coule le Scardon, affluent de la Somme en rive droite. Cet escalier n'est aujourd'hui pas visible à la surface ! Une épaisse couche de Tuf, (dépôt organique de forte teneur en calcaire) recouvre sur une épaisseur variant de 5 à 8 mètres. Le travail à été, avant de trouver les vestiges de Néanderthal, de percer cette couche de Tuf (grâce à laquelle les restes sont si bien conservés, les protégeant du climat extérieur et de l'infiltration de l'eau). On voit apparaître alors une couche grise, des dépôts de végétaux, suivi de tourbe (vestige d'un paysage marécageux). Enfin on touche le fond, le Géol (terre géologique jamais fouléé par l'homme).
C'est dans la couche située entre le Tuf et la tourbe que les vestiges ont été trouvés (les Néandertaliens ne pouvant vivre dans un terrain marécageux). Caours est une « boucherie », un lieu de découpage et de cuisson. On a en effet trouvé des restes d'éléphants de prairie, aurochs et rhinocéros laineux.
Marie et Aurélien.
Un courant permanent de représentations fabuleuses depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours : Cyclopes, cynocéphales, sirènes, etc. Siriens, Saturniens, Sélénites et Martiens depuis le XVIIème siècle. Il manifeste une certaine continuité des formes, seuls leurs contenus de significations changent. Depuis le XIXème siècle, ce monde de créatures fabuleuses a subi une profonde modification autour de deux pôles qui entretiennent des relations analogiques et antithétiques : l’hommes sauvage et l’extraterrestre, deux altérations de l’image de soi de l‘homme. Rencontre avec le plus différent de nos proches et le plus proche de ce qui nous est étranger, ce qui renvoie chaque fois l’image que l’homme se fait de lui-même. L’extraterrestre s’est formé par inversion de l’image du sauvage et appartiennent tous deux à un imaginaire propre aux théories évolutionnistes. L’évolutionnisme naissant au milieu du XIXème siècle sécrète son propre imaginaire, sa mythologie des temps nouveaux dont va s’emparer la science-fiction.
La figure de l’homme sauvage est présente dès l’Antiquité (satyres, faunes, sylvains, ogres) mais elle ne se forme vraiment qu’à la fin du moyen-âge. Chrétien de Troyes (XIIème) et la figure d’Yvain, sauvage géant ; au XIVème siècle, il figure sur les jeux de cartes, les peintures murales, dans les carnavals (voir Froissart et le « Bal des Ardents » ou « bal des sauvages » - 1393) ; où les homes s’enduisent le corps de poix sur laquelle ils collent des poils ; au XVIème, on rencontre le thème de l’homme sauvage dans la peinture de Brueghel et de Dürer ; aux siècles suivants, cette image épouse celle de l’indigène ; enfin, aux XIXème et XXème siècles, cette figure s’incarne désormais dans celle de l’homme préhistorique, illustrant particulièrement le fameux « chaînon manquant », créature mi-singe mi-homme, hantant la mythologie évolutionniste. C’est l’époque où apparaît le roman préhistorique avec J.H. Rosny aîné (La guerre du feu), Austin Bierbower, Stanley Waterloo, H.G.Wells, Fernand Mysor, Max Begouën et Léon Lambry. Parallèlement E.R.Burroughs invente la figure de Tarzan, homme sauvage « blanc » et la BD et le cinéma du XXème siècle s’emparent de cet imaginaire (Rahan…).
L’homme préhistorique présente tous les traits du sauvage : trapu, poilu, vêtu de peaux de bêtes et armé d’une massue. Les traditions populaires ont conservé cette figure : Oberstdorf en bavière où l’on danse en costume d’homme sauvage ; le carnaval de Bâle qui fait défiler un sauvage en compagnie d’un lion et d’un griffon ; les « Pailhasses » du Languedoc à Cournonterral ; les « ours » de la fête de Prats-de-Mollo dans les Pyrénées-Orientales.
Mais il y a également une forte croyance populaire en l’existence de ces créatures : dès l’Antiquité, les voyageurs grecs rapportaient l’existence des « agrioï anthropoï » en Afrique occidentale ; Hérodote et Pausanias pensent que les satyres habitent des pays lointains ; Maupertuis, au XVIIIème siècle rapporte que dans les îles perdues « des voyageurs assurent avoir vu des hommes sauvages, des hommes velus, portant des queues : une espèce mitoyenne entre les singes et nous » (Œuvres, 1768). De nombreux savants du XIXème siècle ont rapporté l’existence d’hommes à queues (homo caudatus) en Afrique centrale. Aujourd’hui encore on dispute sur l’existence du Yéti du Tibet, du Bogfoot ou « Sasquatch » en Amérique du Nord, Yowies en Austarlie ou encore Sauvages de Hubei (Chine).
La figure de l’extraterrestre s’est développée de la même façon. Elle fait sa véritable apparition aux XVIIème et XVIIIème siècles, accompagnant le développement de l’astronomie. Dans les contes philosophiques d’abord : L’homme dans la Lune ou relation d’un voyage dans cet astre par Domino Gonzales (1638) de Francis Godwin ; La découverte d’un monde dans la Lune (1638) de John Wilkins ; Les états et empires de la Lune et du Soleil (1657, 1662) de Cyrano de Bergerac ou encore Micromégas de Voltaire (1752) ou un habitant de Sirius voyage de planète en planète. Ensuite apparaît une toute nouvelle littérature sur le sujet : Maupassant, L’homme de Mars (1888) ; La guerre des mondes de H.G.Wells (1897) suivie des Premiers hommes dans la Lune (1901). Notons pour terminer là-dessus que la figure de l’extraterrestre technologiquement avancé et représentant par conséquent une menace pour l’homme est proposée par Kurd Lasswitz dans Auf Zwei Planeten en 1897. Le cinéma s’empare de cette nouvelle figure, de Méliès à Spielberg dont E.T. l’extra-terrestre (1982) a montré combien cette mythologie reste vivante dans l’imaginaire populaire. On ne parle pas des jeux vidéos. L’extra-terrestre est lui aussi objet de croyance. A la suite des observations de Galilée décrites dans le Nuncius Siderus paru en 1610, Kepler écrit un ouvrage, Le Songe, en 1634 dans lequel il décrit les habitants de la Lune. Molière, dans les Femmes savantes : « Et j’ai vu clairement des hommes dans la lune » (1672) ; Fontenelle vulgarise l’idée de mondes habités dans ses Entretiens sur la pluralité des mondes (1686) ainsi que Christiaan Huygens dans son Cosmotheoros (1698). Au XIXème siècle, La pluralité des mondes habités (1862) de Camille Flammarion connait de nombreuses éditions ainsi que les Terres du Ciel publiées pour la première fois en 1877, l’année même ou Schiaparelli découvre des canaux sur la planète Mars ! Le public est fortement réceptif à l’idée de l’existence d’une vie extraterrestre comme en témoigne la panique provoquée en 1938 par une émission de radio animée par Orson Welles sur la Guerre es mondes, le phénomène « soucoupes volantes » dès 1947, les programmes de radioastronomie et spatiaux initiés notamment par la NASA depuis.
Il y a également des témoignages de rencontres avec les hommes sauvages ou les extraterrestres possédant de fortes similitudes soulevant le même type d’interrogations : ces personnes sont-elles de bonne foi ? N’ont-elles pas été victimes d’erreur de perception ? d’un canular ? Les preuves présentées (traces, empreintes, etc.) sont-elles authentiques ? Avec chaque fois un même espoir déçu quand les témoignages sont infirmés.