Séance du 23 septembre 2024
Recherche de thèmes.
Propositions :
La guerre russo-ukrainienne
Que serait un gouvernement idéal ?
Dans un monde parfait, y aurait-il besoin d’un gouvernement ?
Faudrait-il vivre dans le mensonge plutôt que d’accepter la vérité ?
Quel est l’impact de la 2de GM sur notre monde actuel ?
Le jeu vidéo est-il un art ?
Dans un monde ou l’argent existe, y a-t-il nécessairement des riches et des pauvres ?
Faire du sport, est-ce aimer ou détester son corps ?
L’homme est-il mauvais par nature ?
La sanction de C8 et NRJ12 par l’Arcom est-elle justifiée ?
La stimulation continue de l’être humain par le numérique peut-elle mener au bonheur ?
L’Afrique pourra-t-elle devenir une grande puissance (continent qui innove et se développe beaucoup plus) avant la fin de l’humanité due au réchauffement climatique (le développement BOOM ) ?
Peut-on évoquer la devise française actuellement ?
Est-on raciste si l’on parle en mal d’un peuple ?
En temps de guerre, peut-on obliger un peuple à prendre les armes ?
Devrions nous rétablir la peine de mort ?
École :
L’institution scolaire est-elle nécessaire ?
Les notes sont-elles nécessaires à l’école ?
De quelle manière pourrions-nous améliorer l’école pour que tout le monde puisse y être à égalité ?
Le Bac est-il nécessaire ?
Faut-il conserver les groupes de niveau/besoin au collège ?
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Le jeu vidéo est-il un art ?
Un jeu vidéo représente beaucoup d’heures de travail. Énormément de gens travaillent dessus. Il faut définir ce qu’est l’art. On propose « quelque chose de matériel ou immatériel qui pourrait faire réfléchir, ou encore la représentation physique d’un créateur ». On propose également de le définir à partir de l’intention du créateur. Il semble difficile d’en donner une définition « absolue ». Par exemple Minecraft (plus de 600 blocs) implique une créativité. Le jeu part d’idées qui fusent et qui sont travaillées puis codées à des fins notamment esthétiques. Certains estiment que le jeu vidéo est l’art ultime car il regroupe toutes les formes d’art, mais aussi apporte un nouveau type d’art : le gameplay (interaction avec l’univers qui est présenté). Mais jouer à un jeu vidéo, est-ce pour autant être un artiste ? Si on s’y connait en jeu vidéo, est-on un artiste ? Non, cela pourrait plutôt être apparenté à un critique culinaire ou un œnologue. Le jeu vidéo est-il un art ou un support pour l’art ? Et s’il en est un, tous les jeux vidéo sont-ils de l’art ? Comme pour un tableau ou un roman, une œuvre mauvaise ou ratée n’en est pas moins une œuvre d’art. Un speedrunner est-il un artiste (speedrun = finir un jeu le plus vite possible avec certaines règles données) ? Non, ça n’est pas de l’art car il manque la dimension de création. Une œuvre d’art n’est pas forcément très belle mais elle doit toucher le spectateur. Elle peut même parfois très laide mais fait toujours réfléchir. Mais si tout est art, un dessin d’enfant de 7 ans type « bonhomme-bâtons » est-il de l’art ? Et tout ce qui fait réfléchir est-il de l’art ? Quelles sont donc les limites de l’art ? L’art exprime une notion de liberté, ce qui se retrouve dans le jeu vidéo. Mais alors l’art réside avant tout la création du jeu vidéo, même si on peut parfois laisser la conception aux joueurs (Minecraft) ou faire de l’utilisateur un créateur (Roblox). L’art relève d’une forme de subjectivité : une chaise est faite pour s’asseoir, c’est objectif ; tandis qu’une peinture permet de réfléchir sur la forme des personnages, des objets, etc…, et c’est plus subjectif. Un jeu vidéo, pour qu’il soit considéré comme de l’art, il faudrait qu’il soit « concret et subjectif » (sens de cette formule à clarifier). Tout peut devenir de l’art, seulement, la vision des choses change tout le processus. L’art peut être aussi une émotion, si un artiste se sert d’un objet banal et sans intérêt, qui peut être réutilisé et abstrait de sa dimension utilitaire. Les musées exposent les œuvres d’art, du coup les personnes regardent cette œuvre, certaines aiment, d’autres non : nous avons un point de vue subjectif, propre à chacun, mais il nous faudrait expliquer notre pensée avec des arguments convaincants. L’art relève d’une certaine subtilité. Le débat porte ensuite sur la question de savoir s’il faut qualifier le jeu vidéo de « beau » ou de « sublime », chacun proposant un contenu personnel pour ces deux notions. Le beau est une intention humaine, une construction identifiable ; le sublime est plutôt écrasant, nous surpassant de loin. Nous nous accordons finalement sur une définition de l’art comme « représentation physique de l’imagination et de l’intention d’un créateur ayant pour finalité de susciter une réflexion et une émotion ». Pour affiner davantage, nous distinguons des arts de l’espace (peinture, sculpture, architecture, installation) et des arts du temps (littérature, vidéo, musique, danse, poésie, théâtre, opéra). Où se placerait le jeu vidéo ? Plutôt dans la seconde catégorie.
Séance du 30 septembre 2024
Le jeu vidéo est une forme d’art absolu, oui, c’est ce qu’on avait tranché avant. Il y a de l’architecture, de la vidéo, du cinéma, de la peinture, danse, ce serait un art total qui inclurait tous les autres ou quasiment. Est-ce que les jeux vidéo sont les premiers a avoir fait appel à l’interprétation / intervention du spectateur, joueur ? Tous les livres ne sont pas de l’art ! Non, tous les livres (à visée littéraire) sont de l’art, Molière est une sorte de chez d’œuvre, un livre de Garfield reste de la littérature, même si ce n’est pas de la grande littérature, ça reste de l’art. Pareil pour les jeux vidéo.
Est-ce que tu considères que quelqu’un en cours de philo qui écrit des textes quand il s’ennuie est un artiste ? Si on s’en tient à la définition de l’art, dans ce cas-là, ces textes ne sont pas de l’art. Tout dépend des textes en question…
L’art vient de l’intention, s’il y a un enjeu dans la création d’une œuvre d’art, c’est de l’art, peu importe si c’est Gaston Chaissac, le Facteur Cheval ou un enfant. Mais quelle est l’intention ultime du jeu vidéo ? N’est-ce pas de distraire ? La recherche de beauté est au service d’autre chose même s’il y a un effort pour que le graphisme plaise en soi et dans l’absolu. L’art est défini comme tel lorsqu’il est socialement reconnu comme art : mais est-ce le cas pour le jeu vidéo ? L’intention peut être réduite à sa plus simple expression. L’intention dans le jeu ne se réduit pas au simple fait de jouer. Il traduit l’imagination du créateur. La plateforme en elle-même peut être considérée comme de l’art même si tous les jeux fabriqués dessus n’en sont pas nécessairement. Tout dépend de ce qu’on en fait… La présence de design introduit une dimension artistique. Il peut y avoir une dimension de hasard dans l’art. Puisque l’intention est de susciter une réflexion et une émotion, peut-on considérer que tous les jeux (autres que vidéo) sont de l’art ? La nature de la réflexion et de l’émotion n’est-elle pas à prendre en considération ? S’il y effort de traduction concrète de l’imagination dans le but de susciter une réflexion et une émotion, c’est de l’art. Une œuvre d’art peut-elle avoir une dimension ludique ? La recherche de jeu, le caractère proprement ludique est-il artistique ? Le cinéma est aussi distrayant, or, il est reconnu comme un art. Pour autant, on distingue cinéma commercial et cinéma d’art et d’essai… La présence d’une dimension de recherche esthétique suffit à définir l’art. Il y a des règles, comme dans l’art. Tous les jeux ne sont pas de l’art mais le jeu vidéo l’est. Il y a une histoire, un graphisme, de la musique, presque une « chorégraphie » des personnages., etc., autant de facteurs qui nous rapprochent de l’art. L’art est le produit de l’émotion et de la réflexion du créateur visant à susciter une émotion et une réflexion chez le spectateur et/ou le joueur. Le caractère ludique à lui seul ne fait pas un art mais ne suffit pas à empêcher le jeu vidéo d’être un art. Un art peut être distrayant mais le caractère ludique du jeu vidéo en fait plus qu’une simple distraction : le but est de jouer. Cette dimension seule n’est pas artistique, mais elle peut être incluse dans un art. Le jeu vidéo comporte donc une indiscutable dimension artistique.
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L’institution scolaire est-elle nécessaire ?
Les parents ont-ils tous la capacité à transmettre à tous les enfants les savoirs nécessaires au fonctionnement de la société ? Cela pourrait limiter beaucoup les choix de l’enfant et déboucher sur une forte reproduction sociale. De plus, les parents ont un généralement un métier, et donc autre chose à faire ! Mais est-ce forcément problème que les enfants fassent comme leurs parents ? Oui car les richesses seront de plus en plus concentrées, et cela limite beaucoup la palette de choix des enfants. De plus, les évolutions technologiques induisent une mobilité. L’école permet de développer des sociétés de la connaissance, s’en passer reviendrait à faire un énorme bon en arrière. Elle a des bienfaits absolument nécessaires. Le système du préceptorat généralisé serait impossible à mettre sur pied (pas assez de précepteurs, coûts exorbitants, chute économique…). En Russie, les élèves ont les mêmes profs pendant 11 ans : le changement de prof n’est pas absolument nécessaire. Mais cela ne prouve pas qu’un système généralisé de préceptorat serait possible.
Quant aux modalités, il faudrait deux terminales car les programmes sont bien trop volumineux, il y a trop de chapitres à engranger, on ne peut plus faire de sorties et tout le monde est stressé. Il s’agirait de voir le même programme mais en davantage de temps. Mais le but n’était-il pas d’arriver au bac à 18 ans ? On pourrait approfondir bien davantage. Il faut éviter une spécialisation trop précoce pour ne pas devenir un « chien savant ». La question du bien-fondé du lycée « à la carte » se pose. Certains pensent que le but était de faire en sorte que certains s’y perdent afin de fabriquer un main d’œuvre massive et disponible. Mais c’est un peu « complotiste » ! Trois spécialités puis deux, c’est trop peu. On n’a pas changé quoi que ce soit après le lycée, du coup, sortir du lycée de façon inadaptée est nuisible aux élèves. Il faut choisir des spés adaptées mais tout le monde n’a pas la capacité de choisir de façon informée, et on a un effet de reproduction sociale. Parcoursup a induit une concurrence généralisée entre tous les élèves. C’est censé faire travailler tout le monde mais les résultats sont parfois très surprenants ! Les critères sont trop flous et variables, et certains très bons élèves n’ont pas leurs vœux principaux. La pression est trop forte pour un résultat juste un peu meilleur. Et encore, sommes-nous bien sûrs que les résultats soient meilleurs qu’avant Parcoursup ? Les performances dans le supérieurs sont-elles nettement plus élevées qu’avant ? Parcoursup peut plomber tous les choix de quelqu’un car nous ne sommes jamais sûrs d’être reçus là où nous voulons. On devrait corréler le taux d’acceptation du premier vœux avec la CSP des candidats… Supprimer Parcoursup, pourquoi pas mais pour le remplacer par quoi ? Parcoursup a apporté une amélioration de l’information à l’orientation, mais il y a moins de places et plus de concurrence. On comprend mal pourquoi l’université devient sélective alors qu’elle ne l’était pas avant… Le pseudo- libre choix est en fait souvent une machine à reproduire les stratifications sociales. Il y a une énorme pression pour prendre la Spé maths. On veut bien admettre que les maths soient importantes mais qu’est-ce qui justifie cette forme d’impérialisme des maths ? On peut s’interroger sur la fonction réelle des sections «euros ». Le fait est que cela permet des approfondissements et un décentrement (on apprend l’histoire d’autres pays, etc.). C’est un facteur d’acquisition de culture générale… mais aussi de valorisation de son dossier. Attention aussi aux choix de filières, de spés ou d’options déterminés par des parents qui cherchent à réussir « par procuration » ce qu’ils n’ont pas réussi dans leur vie. On a parfois l’impression que le but premier de l’école… est de garder les enfants pendant que les parents font tourner la machine économique ! Mais on ne peut lui retirer qu’elle instruit et éduque toute une génération ! Pour changer l’école, il faudrait changer la société. Mais pour en faire quoi ?